Article de Michel Colomès dans Le Point de cette semaine (daté 9 novembre):
Remèdes pour une France malade
Peter Gumbel est grand reporter à TIME Magazine. Et comme tout journaliste américain en poste à Paris ou presque, il y est allé de son essai sur une société française au milieu de laquelle il vit depuis deux ans avec un intérêt qui ne semble pas feint. Evidemment, rien qu’au titre, French Vertigo, on se dit qu’il s’agit d’une de ces descentes en flammes dont les correspondants anglo-saxons ont le chic pour décrire le mal français, notre incapacité congénitale à accepter les réformes, notre propension à nous plaindre de nos fonctionnaires mais à adorer tellement notre service public que nous n’arrêtons pas de l’engraisser en hypothéquant les bijoux de famille et même l’heritage du petit dernier. Eh bien, certes, il y a de cela dans le petit livre de Peter Gumbel, et notamment quelques vérités bien décapantes au service de métaphores parfois savoureuses, comme celle du « coq gaulois dressé sur ses ergots qui a fait place à une poule mouillée qui a peur de tout…Et par-dessus tout de finir en bouillon de poule à la sauce chinoise« ! Mais notre Américain a aussi le bon goût de réflechir à quelques recettes simples qui permettraient de redresser une maison France bien lézardée…
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(Merci Michel, même si je suis anglais et à Paris depuis 2002, donc quatre ans)
Plus d’emplois créés en France qu’en Angleterre en 15 ans
En quinze ans, de 1990 à 2005, la France a créé davantage d’emplois (2 520 000 : +11,25%) que l’Angleterre (1 520 000 : +5,82%). Le modèle libéral britannique n’est donc pas supérieur au modèle social français.
Les deux pays ont une population totale équivalente (60 millions d’habitants) et une population en âge de travailler voisine (37 millions). La population active (ayant un emploi ou au chômage) est un peu plus importante en Angleterre qu’en France (29 contre 27,6 millions).
De 1990 à 2005, la France a créé 2 520 000 emplois (+11,25%) contre 1 520 000 au Royaume Uni (+5,82%). Dans le même temps, la population en âge de travailler (de 15 à 59 ou à 64 ans) a augmenté d’une valeur équivalente dans les deux pays.
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Pour résumer, devant une augmentation semblable de la population en âge de travailler dans les deux pays, la population active a beaucoup diminué en Grande Bretagne (1 210 000) du fait d’un retrait massif d’activité (préretraites et surtout invalidité), permettant une diminution du chômage de 580 000 personnes. En France, la population active a davantage augmenté que la population en âge de travailler (690 000) du fait d’une importante demande d’emploi, entraînant une augmentation du chômage de 520 000 personnes.
Ainsi, si la différence dans le nombre de chômeurs a augmenté en quinze ans entre la France et l’Angleterre, cela n’est pas du aux prétendus mérites du modèle libéral britannique mais à la mise à l’écart d’une partie importante de la population active. Les chômeurs ont surtout été transformés en invalides.
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Un emploi à temps partiel dont la durée moyenne est de 23,2 heures en France et de 15,7 heures en Angleterre n’a pas la même valeur qu’un emploi à temps plein dont la durée moyenne est de 39,0 heures en France et de 37,2 heures en Angleterre.
L’emploi à temps partiel est beaucoup plus développé en Angleterre, avec des salaires réduits en conséquence. En 2005, 25,5 % des emplois anglais sont à temps partiel comparé à 17,2 % des emplois français.
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Le nombre d’heures travaillées chaque semaine (environ 910 millions) est identique en France et en Grande Bretagne, malgré un nombre d’emplois différent. Cela s’explique encore mieux en comparant la durée réelle du travail (ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel) : 31,72 h en Angleterre et 36,28 h en France (par semaine).
Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse :
http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/emploi_15ans.htm
Les statistiques sont plus tenaces que certains discours.
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http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/emploi_15ans.htm